Libretto: Fra Diavolo ou l'Hôtellerie de Terracine

from Daniel-François-Esprit Auber


Personnages:
FRA DIAVOLO (t�nor)
LORD COCKBURN (baritone)
LADY PAMELA (mezzo-soprano)
LORENZO (t�nor)
MATH�O (bass)
ZERLINE (soprano)
GIACOMO (bass)
BEPPO (t�nor)
FRANCESCO
UN SOLDAT



Ouverture

ACTE I

Le Th��tre repr�sente un vestibule d'auberge en Italie, aux environs de Terracine.
Le fond, que soutient seulement deux piliers, est ouvert et laisse apercevoir un riant paysage, � gauche et � droite, porte lat�rale sur le devant; � droite des spectateurs, une table autour de laquelle boivent plusieurs carabiniers en uniformes de carabiniers romains.


N� 1 - Introduction
Pendant ce num�ro, grand bruit au echors avant l'entr�e de Pamela et Milord

CH�UR DE CARABINIERS
En bons militaires buvons � pleins verres.
Le vin au combat soutient le soldat.
Il m�ne � la gloire, donne la victoire.
Le vin au combat donne la victoire.
S'il tombait en notre puissance ce bandit,
ce chef redout�,
nous aurions donc pour r�compense?

LORENZO
Vingt mille �cus tout autant.

CH�UR DE CARABINIERS
En v�rit�, sans compter la gloire, allons, notre h�te, allons � boire!
En bons militaires etc.

MATH�O
� Lorenzo
Lorsque c'est vous qui leur payez rasades,
qu'avec eux on vous voie au moins le verre en main.

LORENZO
Buvez sans moi, buvez mes camarades!

CH�UR DE CARABINIERS
Le brigadier a du chagrin.

MATH�O
Moi je crois deviner d'o� provient ce chagrin.
Demain, mes chers seigneurs, ma fille se marie au riche Francesco,
fermier de ce canton.
Je vous invite tous.

LORENZO
Plut�t perdre la vie.

CH�UR DE CARABINIERS
Allons � boire, allons � boire!
En bons militaires etc.

ZERLINE
Cher Lorenzo, conservons l'esp�rance.

LORENZO
En restent-il � qui perd ses amours?

ZERLINE
Reste du moins, c'est calmer ma souffrance.

LORENZO
Adieu, adieu, peut-�tre pour toujours!

ZERLINE
Non!

LORENZO
Adieu, adieu, peut-�tre pour toujours!

ZERLINE
Mes voeux, h�las. aux combats vont te suivre.

LORENZO
Qu'ai-je besoin de penser � mes jours?

ZERLINE
Ah! pense � moi qui sans toi ne peut vivre.

LORENZO
Adieu, adieu, peut �tre pour toujours!

ZERLINE
Non!

LORENZO
Adieu, adieu, peut-�tre pour toujours!

PAMELA, MILORD
Au secours!

ZERLINE, LORENZO, MATH�O, CH�UR DE CARABINIERS
Qu'est ce donc?

PAMELA, MILORD
Au secours, au secours, au secours, on en veut � nos jours!

LORENZO
Non! Parlez, je vous prie!

MILORD
Messi� l'archer...

LORENZO
C'est un Anglais.

MILORD
Messi� l'archer...

LORENZO
Une femme jeune et jolie.

MILORD
J'�tais dans le col�re.

PAMELA
Et moi je me mourrais.

MILORD
Milady Pam�la!

PAMELA
Je me mourrais.

MILORD
Ma ch�re Milady, c'est ma femme, elle �tait sensible � l'infini.

PAMELA
Ah! quel voyage abominable!
En v�rit� c'est effroyable,
ce monsieur le brigand s'�tait conduit vraiment
en gentleman bien peu galant.
Je n'avais plus envie de revoir l'Italie, mes chapeaux,
mes dentelles, mes robes les plus belles.
R�pondez: o� sont elles?
Est-il malheur plus grand!
� Milord
Oui, Milord, cette aventure me mettait dans le courroux.
Je voulais, je vous le jure, plus voyager avec vous.

LORENZO, CH�UR DE CARABINIERS
On pr�tend qu'en ce voisinage depuis quelque temps on l'a vu.

ZERLINE, MATHEO
Je tremble qu'en ce voisinage ce hardi brigand n'ait pas.

PAMELA
Non, non, jamais plus de voyage,
c'�tait un point bien r�solu

MILORD
Non, non, jamais plus de voyage,
pour longtemps j'en suis revenu.

CH�UR DE CARABINIERS
Gagnons avec courage le prix qui nous est d�.

PAMELA
Je n'avais plus envie de revoir l'ltalie, etc.

ZERLINE, MATH�O
Je tremble etc.

PAMELA, MILORD
Non, non, jamais plus de voyage, etc.

LORENZO, CH�UR DE CARABINIERS
On pr�tend qu'en ce voisinage, etc.

ZERLINE
Je redoute sa rage.
Que mon c�ur est �mu!

PAMELA
Non, non, plus de voyage, c'est un point bien r�solu!

LORENZO, MILORD
Non, non, plus de voyage, pour longtemps, j'en suis bien revenu!

MATH�O
Je redoute sa rage, je tremble que ce brigand n'ait paru!

CH�UR DE CARABINIERS
Gagnons avec courage le prix qui nous est d�!

parl�

LORENZO
Je vous �coute, Milord.

MILORD
Je havais enlev� selon l'usage, miss Pam�la,
et pour �viter les poursuites, je havais voulu voyager en Italie avec elle,
et la dot que je havais enlev�e aussi, et, � une lieue d'ici, le postillon � mod,
il avait �t� arr�t�.

PAMELA
Yes, par des bandits. O my God!

LORENZO
Et que vous ont-ils d�rob�?

PAMELA
Tous mes diamants

LORENZO
C'est la bande que nous poursuivons, celle de Fra Diavolo.
S'adressant � ses soldats
Allons Messieurs, en route: buvez le coup de lt�trier
et dirigeons nous du c�t� de la montagne.

Pendant que Math�o verse � boire aux soldats

ZERLINE
s'approchant de Lorenzo, � demi voix
Lorenzo, je ferai des voeux pour vous...

LORENZO
...oui, faites en pour que demain je ne puisse pas voir votre manage.

LORENZO
essayant une larme
Adieu Zerline...
� ses soldats
En marche!

Il sort avec ses soldats

MATH�O
C'est un brave gar�on qui n'a qu'un d�faut..

PAMELA
Et lequel?

MATH�O
Il est amoureux, et n'a pour s'�tablir que sa pale de soldat.

Math�o se met � la table de droite, et �crit pendant que Milord lui dicte � voix basse

MILORD
de l'autre c�t�, occup� avec Math�o, � Math�o
Vous avez �crit que je promettais trois mille francs?

PAMELA
L'�crin, il en valait trois cent mille! et il �tait perdu,
c'�tait de la faute � vous, qui avez voulu prendre le chemin de traverse.

MILORD
Pour �viter ce cavalier si �l�gant qui nous suivait partout,
et qui s'arr�tait tonjours dans les m�mes auberges.
Vous faisiez le coquetterie avec lui.

PAMELA
Moi! le coquetterie!

MILORD
Yes, Milady, je l'avais vu, et je d�clare ici que je ne voulais pas.

PAMELA
Vous ne voulez pas?

MILORD
C'est � dire...je voulais bien, mais je ne voulais pas! entendons nous!

Pendant les couplets suivants, Math�o et Zerline vont placarder en dedans et en dehors des piliers de l'auberge les affiches que Math�o vient d'�crire


N� 2 - Couplets

MILORD
I
Je voulais bien, je voulais bien
que l'on trouve vous tr�s aimable
que de loin mains fashionable
admire aussi votre maintien.
Mais qu'en tous les lieux o� je passe,
en lorgnant vous avec audace,
un galantin suive vos pas,
je voulais pas, je voulais pas,
non, non, non, god dam, Je voulais pas!

II
Je voulais bien, je voulais bien
payer les bijoux et la sole,
et pour qu'� la mode on vous vole
par an d�penser tout mon bien,
je voulais bien, je voulais bien!
Mais moi suivre votre m�thode,
mais �tre un �poux � la mode
comme on en voit tant ici teas,
je voulais pas, je voulais pas!
non, non, non, god dam, je voulais pas!

PAMELA
III
Je voulais bien, je voulais bien
�tre sage et jamais coquette,
et s'il le faut pour ma toilette
ne plus d�penser jamais rien,
je voulais bien, je voulais bien.
Car par go�t et par caract�re
je suis tr�s douce d'ordinaire
mais d�s qu'on dit: je veux,
je voulais pas, je voulais pas,
non, Milord, je voulais pas!

parte

MILORD
Ah! vous voulez pas? Il faudra pourtant bien,
car j'entends plus que vous voyiez jamais ce marquis napolitain!

MATH�O
se levant et �coutant
C'est le bruit d'une voiture!


N� 3 - Quintetto

MATH�O
Un landau qui s'arr�te
ah! quel honneur extr�me,
c'est quelque grand seigneur
qui vient loger ici,
oui, c'est un grand seigneur.

MILORD
Qu'ai-je vu? c'est lui m�me.

PAMELA
avec surprise
C'est monsieur le Marquis.

MILORD
Comment, c'est encore lui?

DIAVOLO
Comment, c'est Milady!

ZERLINE
C'est elle, c'est elle
que cherchait monsieur le Marquis.
C'est elle, c'est elle
dont son cccur est �pris.

PAMELA
Surprise nouvelle,
il a suivi nous jusqu'ici.
Surprise nouvelle,
comment, c'est encore lui!

DIAVOLO
Que vois-je, c'est elle,
c'est la charmante Milady.
Que vois-je, c'est elle,
que je retrouve ici.

MILORD
Surprise nouvelle,
comme il regarde Milady!
Surprise nouvelle,
Comment. c'est encore lui!

MATH�O
C'est elle, c'est elle que
cherchait monsieur le Marquis.
C'est elle, c'est elle
dont son coeur est �pris.

MATH�O
Que l'on serve sa seigneurie.

DIAVOLO
J'ai le temps, pourquoi vous h�ter?
Je compte en cette h�tellerie
jusqu'� demain matin rester.

MILORD
Vous l'entendez, vous l'entendez,
ce d�part qu'il retarde,
c'�tait pour vous assur�ment.

DIAVOLO
La bonne folie,
mon �me est ravie,
la fortune et l'amour
secondent tous mes v�ux.

PAMELA
De moi bien jolie
son �me est ravie.
Est-ce ma faute � moi
s'il �tait amoureux?

ZERLINE
Oui, cette �trang�re aura su lui plaire.
Il lui fait les doux yeux, les doux yeux d'un amoureux.

ZERLIN�
C'est elle, c'est elle, etc.

PAMELA
Surprise nouvelle, etc.

DIAVOLO
C'est elle que je retrouve ici la bonne folie, etc.

MILORD
Surprise nouvelle, etc.

MATH�O
C'est elle, c'est elle, etc.

A la fin de ce morceau, Milord force Pam�la � rentrer dans l'aubege. Elle fait, en sortant, une r�v�rence au Marquis, Le marqus � table, Math�o, Zerline, Gar�ons d'auberge partent

MATH�O
� Zerline
Allons, servez Monsieur le Marquis...
j'esp�re que monseigneur sera content de ma ftlle,
que je laisse ma�tresse de la maison.

LE MARQUIS
Ah! vous partez?

MATH�O
Je vais coucher � deux lieues d'ici chez Francesco, mon gendre,
que j'am�nerai demain matin avec toute la noce.

LE MARQUIS
Avez-vous beaucoup de monde dans cette auberge?

MATH�O
Vous, Monseigneur, et ceux que vous venez de voir, Milord et Milady.

ZERLINE
Milord a �t� attaqu� et d�valis� par les bandits de la montagne.

MATH�O
Depuis que Fra Diavolo s'est �tabli dans ce canton...

LE MARQUIS
Fra Diavolo? Qu'est ce que c'est que cela?

ZERLINE
Vous n'en avez pas entendu parler? un fameux bandit� et comme dit la chanson:


N� 4 - Couplets

ZERLINE
I
Voyez sur cette roche ce brave � l'air fier et hardi!
Son mousquet est pr�s de lui, c'est son fid�le ami.
Regardez, il s'approche. une plume rouge � son chapeau
et couvert de son manteau du velours le plus beau.
Tremblez au sein de la temp�te, au loin l'�cho r�p�te:
Diavolo, Diavolo, Diavolo!

II
Et s'il menace la t�te de l'ennemi qui se d�fend,
pour les belles on pr�tend qu'il est tendre et galant.
Plus d'une qu'il arr�te (t�moin la fille de Pietro),
pensive elle rentre au hameau dans un trouble nouveau.
Tremblez, car en voyant la fillette, tout teas chacun r�p�te:
Diavolo, Diavolo, Diavolo!

DIAVOLO
III
Il se peut qu'on s'abuse, ma belle enfant.
Peut-�tre aussi, tout ce qui se perd ici n'est il pas pris par lui.
Souvent quand on l'accuse aupr�s de vous mains jouvenceau,
pour quelque larcin nouveau se glisse incognito.
Tremblez, cet amant qui soupire, c'est de lui qu'on peut dire:
Diavolo, Diavolo, Diavolo!

parl�
Beppo, Giacomo paraissent pr�s des piliers du fond

ZERLINE
Ah! mon Dieu!

MATH�O
brusquement
Que demandez-vous?

BEPPO
L'hospitalit� pour cette nuit.

LE MARQUIS
se levant et ouvrant une bourse d'o� il prend un peu de monnaie
Tenez, tenez, voici ce que je vous donne au nom de cette belle enfant.

BEPPO ET GIACOMO
Ah! Monsieur le Marquis!

LE MARQUIS
Monsieur l'h�te, je veux bien payer leur souper et leur coucher.

MATH�O
recevant l'argent
D�s que Monsieur le Marquis s'y int�resse,
il n'y a pas besoin d'autre recommendation.
Adieu, Monsieur le Marquis, j'esp�re, demain matin,
en revenant avec mon gendre, retrouver encore votre seieneurie.

Les domestiques rentrent dans l'h�tellerie; Math�o, qui a pris son chapeau et son b�ton, sort par le fond avec Zerline

LE MARQUIS
Qu'y a t-il de nouveau, et qui vous am�ne?

BEPPO
chapeau bas
L'entreprise a r�ussi nous avons arr�t� Milord et ses diamants.

GIACOMO
Toutes les indications que vous aviez donn�es �taient si exactes!

LE MARQUIS
Eh bien! Est-ce tout?

GIACOMO
Non vraiment...et nous craignons d'avoir �t� tromp�s.
Cette cassette que vous nous aviez annonc�e
et que Milord devait avoir dans sa voiture, impossible de la trouver.

LE MARQUIS
Imb�cile!...manquer une si belle op�ration!
Je saurau, � tout prix, ce que cet or est devenu...
� part
Allons, il faudra encore faire de la musique avec Milady.
regardant � l'int�rieur de l'auberge
C'est elle!
apercevant Beppo ct Giacomo qui vont au fond du th��tre
Eh bien! vous n'�tes pas encore partis!

Ils disparaissent par la droite


N� 5 - Trio

PAMELA
Oui, je vais commander le punch � vous, Milord.

DIAVOLO
Charmante Milady.

PAMELA
Comment! C'est encore vous et mon �poux est l�
dans la chambre voisine lui si jaloux, jaloux, comme Othello.

DIAVOLO
Est-ce donc l'offenser que chanter un duo?
Et nous pouvons sur cette mandoline r�p�ter
tous les deux cet air que nous commen��mes hier.

PAMELA
Je l'entends, c'est lui!

DIAVOLO
Le gondolier fid�le brave pour voir sa belle les autans ennemis de loin.
S'il obtient d'dle un regard, un souris, c'est toujours �a de pris!
Faut il que votre coeur ignore le feu br�lant qui me d�vore?

PAMELA
Monsieur, je ne puis �couter.

DIAVOLO
Je me tais, vous pouvez rester.
Oui, vous admirer en silence, ne peut vous paraitre une offense.

PAMELA
Je ne pouvais pas, je le vois, emp�cher vous d'admirer moi.

DIAVOLO
Ah! combien mon �me est ravie en contemplant ces traits charmants,
cette robe simple et jolie, ah! grands dieux, ces beaux diamants!

PAMELA
Les seuls �chapp�s au pillage, tant je les cachais avec vein.

DIAVOLO
� part
Les maladroits!
parl�
Ah! quel dommage!
d'un ton galant
Pour plaire, en avez vous besoin?
Mais plus je consid�re ce riche m�daillon il contient un secret.

PAMELA
Pour lui, mon �poux l'a fait faire car il renferme mon portrait.
Trouvez vous ressemblant?

DIAVOLO
O ciel, il se pourrait.
Voil� ce regard, ce regard doux et tendre, voil� ces traits si gracieux.
Je crois la voir, je crois l'entendre.
Mon �me, mon �me a pass� dans mes yeux.
avec rage
Et c'est pour un rival, un tyran, un barbare!

PAMELA
Que faites vous?

DIAVOLO
Je m'en empare.

PAMELA
troubl�e
Monsieur!

DIAVOLO
Jamais. iamais il ne me quittera.

PAMELA
Monsieur!

DIAVOLO
Sur mon c�ur toujours il restera.

PAMELA
C'est mon mari.

DIAVOLO
Le gondolier fid�le, brave sur sa nacelle les jaloux,
les maris quand son coeur de sa belle presse les traits ch�ris.
C'est tonjours ca de pris.

MILORD
Bravi, bravi, bravi.

PAMELA
Ah, c'�tait vous.

MILORD
Oui, Milady.

PAMELA
Nous faisions de la musique

MILORD
Je n'aimais pas la musique.

PAMELA
Combien moi j'aimais la musique.
Elle me plairait fort mais je vois, c'est unique, elle ennuyait Milord.
Jamais avec Milord nous ne sommes d'accord combien
moi j'aimais la musique, etc.

DIAVOLO
Bravo, bravo, c'est la musique qui nous met d'accord.
Il faudra qu'on s'explique et qu'on m'instruise encore.
Enlevons � Milord, enlevons � Milord et sa femme et son or,
Bravo, brano, etc.

PAMELA
Combien moi i'aimais la musique, etc.

MILORD
Toujours ensemble, c'est unique.
Ils vont tr�s bien d'accord, aussi cette musique � moi me d�plait fort
et peut faire du tort � l'honneur d'un milord.

parl�

PAMELA
Nous r�p�tions cette barcarolle...

MILORD
C'�tait bien aimable � vous pendant que je m'impatientais, moi, pour le punch!

LE MARQUIS
Ah! Mon Dieu! Milord est-ce qu'il serait arriv� malheur
� ces cinq cent mille francs en or que vous
alliez placer � Livourne?

MILORD
Je les ai toujours.

LE MARQUIS
Ah! tent mieux!...je respire...
Comment avez vous pu sauver votre or?

PAMELA
Il avait chang� les pi�ces d'or en billets de barique, et il les avait fait coudre.

LE MARQUIS
vivement
O� cela?

MILORD
Dans mon habit. et dans la robe de Milady.

LE MARQUIS
C'est bon � savoir.

En ce moment on entend au dehors une marche guerri�re. Milord et Pamela vont regarder par le fond


N� 6 - Finale

Lorenzo, � la t�te de ses soldats, d�file au fond du th��tre, tandis que des gens de I'auberge apportent des flambeaux au marquis, � Pam�la et � Milord qui se souhaitent le bonsoir. Un gar�on d'aubage montre � Beppo et � Giacomo le grange qui est � droite du th��tre, et les emn�ne de ce cot� pendant qui les autres entrent dans la maison.

PAMELA, MILORD
Ecoutez!

DIAVOLO
Quelle est donc cette marche guerri�re?

BEPPO, GIACOMO
� demi-voix
Un brigadier et des soldats qui vers ces lieux portent leurs pas...Fuyons!

DIAVOLO
Jamais. poltrons. du c�ur!

BEPPO
Je n'en ai gu�re.

DIAVOLO
Aupr�s de moi n'�tes vous pas?

CH�UR
Victoire, victoire, victoire!
R�jouissons-nous!
Pour eux, quelle gloire,
Il vont tomber sous leurs coupes.
Victoire!

ZERLINE
C'est lui que je revois.

PAMELA, MILORD
De gr�ce. Expliquez-vous.

ZERLINE
C'est lui que je revois.

PAMELA
De gr�ce, expliquez vous.

LORENZO
En silence et dans l'ombre, suivant leurs pas errants,
dans un d�fil� sombre j'ai surpris ces brigands.

DIAVOLO
� part
Et je n'�tais pas l�!

LORENZO
Longtemps avec audace ils se vont comporter.
Vingt d'entre eux sur la place, en braves vont rester.

DIAVOLO
� part
O fureur!

LORENZO
Mais l'effroi qui les gagne disperse ces bandits.
L'�cho de la montagne a r�p�t� ce cri:
Victoire!

CH�UR
Victoire! Etc.

LORENZO
Sur l'un de ces bandits couch� sur la poussi�re, j'ai retrouv�.
Milord, cet �crin

PAMELA
C'est le mien, c'est bien lui, le voil�, sort heureux!

MILORD
C'est bien lui. sort heureux!

DIAVOLO
Sort contraire! Par lui perdre � la fois mes soldats et mon bien.

ZERLINE
Sort heureux!

LORENZO
Adieu, Milord!

ZERLINE
D�j� quitter cette demoure?

LORENZO
Il le faut.

ZERLINE
Pourquoi donc repartir � cette heure?

LORENZO
Le chef de ces bandits a su nous �chapper, mais je suis sur sa trace,
il ne peut nous tromper. Adieu Zerline.

PAMELA
Un instant, je vous prie.
� Milord
Le portefeuille � vous...

MILORD
Et pourquoi, ch�re amie?

PAMELA
Le portefeuille � vous, Milord, qui ch�rissait beaucoup les yeux de coeur,
de ces dix mille francs est votre d�biteur. Lisez plut�t.

LORENZO
Jamais! Quelle id�e est la v�tre?

PAMELA
C'est la dot de Zerline, acceptez aujourd'hui un tr�sor
qui pourrait vous en donner un autre.

ZERLINE
Moi, j'accepte pour lui, le voil� riche, Dieu merci, autant que son rival.

LORENZO
avec joie
Et je puis...

ZERLINE
...� mon p�re...

LORENZO
...demander...

ZERLINE
�d�s demain�

LORENZO
et ton c�ur�

ZERLINE
�et ma main.

LORENZO
O sort prosp�re!

ZERLINE
Heureux destin!
Ah! je renais � l'esp�rance et le ciel me ram�ne en tes bras.

LORENZO
Ah! je renais � l'esp�rance ,t le riel me ram�ne en tes bras.

DIAVOLO
Que la fureur et la vengeance pour le punir arment nos bras.
Son sang expiera son offense. Je jure ici son tr�pas.

PAMELA, MILORD
Rendons hommage � sa vaillance!
Le ciel a prot�g� ses pas; cher �crin, ma seule esp�rance ah!
tu ne me quitteras pas.

ZERLINE, LORENZO
D'aujourd'hui mon bonheur commence, ah! quel moment plein d'appas!

BEPPO, GIACOMO
Et la fureur et la vengeance pour le punir arment nos bras.
Son sang expiera son offense
Et je jure ici son tr�pas.

DIAVOLO
Tout nous sourit, sachons attendre: le p�re ne peut revenir.

BEPPO, GIACOMO
Et ses soldats?

DIAVOLO
Ils vont partir, ils vont ailleurs pour nous surprendre.

LORENZO
Partons, mes braves compagnons.

DIAVOLO
Ils s'�loignent et nous restons.

LORENZO
A demain!

ZERLINE, LORENZO
Mon c�ur rena�t � l'esp�rance, demain, demain tu reviendras.
Demain, demain il reviendra.

PAMELA, MILORD
Dieu prot�ge sa vaillance il doit encore �vider ses bras.

DIAVOLO, BEPPO, GIACOMO
Que la fureur et la vengeance pour le punir arment nos bras.

CH�UR
Son c�ur rena�t � l'esp�rance, demain il reviendra.

ZERLINE
Demain, songe au bonheur que l'amour nous destine.

LORENZO
Demain, songe au bonheur que l'amour nous destine.

DIAVOLO
L'or et les diamants et la dot de Zerline cette nuit sont � nous.

ZERLINE, LORENZO
Oui, oui, mon bonheur d'aujourd'hui commence.
Ah! quel moment plein d'appas!
Demain tu m'appartiendras.
Mon c�ur rena�t � l'esp�rance.
Pour moi, quel moment plein d'appas!

PAMELA, MILORD
Ah! mon cher �crin, ma seule esp�rance, tu ne me quitteras pas...
Le ciel prot�gera ses pas.
Oui, le ciel prot�gera ses pas.

DIAVOLO, BEPPO, GIACOMO
Oui, nous les tenons, fureur et vengeance pour punir arment nos bras.
Je jure ici son tr�pas.
Oui, je jure ici son tr�pas.

CH�UR
R�jouissons nous!
Pour eux (nous) queue gloire!
Ils vent tomb�s sous leurs (nos) coups!
Victoire! Ils vont tomber sous leurs (nos) coupes!
Victoire, victoire, ils vont tomber sous leurs (nos) coupes!

ZERLINE, LORENZO
Mon c�ur rena�t � l'esp�rance. etc.

ACTE II

Le th��tre repr�sent, une chambre d'auberge. Sur les deux premiers plans, � gauche et � droite, deux portes faisant face aux spectateurs; sur le second plan, � gauche, un lit et une table sur laquelle est un miroir, � droite, sur le second plan, une porte conduisant � l'int�rieur de la maison. Au fond du th��ter, une crois�e sur la rue.


N� 7 - R�citatif et Air

ZERLINE
tenant � la main un bougeoir et des flambeaux, elle entre par la porte de droite qu'elle laisse ouverte et parle � la cantonade
Ne craignez rien, Milord;
oui, je vais sur le champ pendant que vous �tes � table pr�parer
votre lit et votre appartement.
On n'entendit jamais de tapages semblables.
J'en perds la t�te vraiment.
Aller, venir, courir au bruit de vingt sonnettes,
et de tous ces messieurs �couter les fleurettes.
On n'a pas un instant � soi.
Quel bonheur je respire, je suis seule ici.
On me laisse un instant; qu'au moins il soit pour lui.
A peine ai-je le temps de dire que je l'aime
de peur de l'oublier je le dis � moi~m�me.
Non, pour moi ce mot l�, jamais ne s'oubliera.
Son souvenir est l�.
Quel bonheur, etc.
parl�
Ce ne sera pas long, car voil� qu'on monte d�j�.
� Milord � sa femme qui entrent
Quand Milord et Milady voudront, leur appartement est pr�t.
Au bout du corridor.


N� 8 - Trio

MILORD
Allons, ma femme, allons dormir.

PAMELA
Et quoi! D�j� dormir?

MILORD
Oui, d�j� le sommeil me r�clame.

PAMELA
Quoi! d�j� le sommeil vous r�clame.
Je dis, je crois m'en souvenir vous �tiez moins prompt � dormir.

MILORD
Pour un �poux, ah! quel plaisir de bien dormir.

ZERLINE
Ce bon Milord aime � dormir!

PAMELA
Eh quoi! Milord, d�j� dormir!

MILORD
Allons, ma femme, allons dormir!
Oui, d�j� le sommeil me r�clame.

PAMELA
Quoi! d�j� le sommeil vous r�clame?

ZERLINE
Apr�s un an de mariage, on querelle donc son mari.
Avec le mien dans mon m�nage, n'en sera jamais ainsi.

PAMELA
Apr�s un an de mariage, comment d�j� changer ainsi!
Voyez donc le joli m�nage, Voyez done l'aimable man.

MILORD
Apr�s un an de mariage, comment d�j� changer ainsi!
Voyez done le joli m�nage, je ne reconnais plus Milady.

MILORD
Il est minuit, c'est bien honn�te, il faut partir de grand matin.

PAMELA
Non, non, vraiment, je reste � la f�te.
La noce, elle avait lieu demain.

ZERLINE
Croyez � ma reconnaissance.

PAMELA
Je veux vous donner des avis, ma ch�re enfant,
je veux d'avance vous pr�venir sur les maris,
voyez vous bien, tous les maris.

MILORD
Allons, ma femme. allons dormir.

ZERLINE
Milord voudrait-il quelque chose?

MILORD
Yes, un oreiller.

ZERLINE
C'est l�, je crois.

PAMELA
Vous viendrez me d�shabiller?

ZERLINE
De moi. que Madame dispose.

MILORD
Mais qu'avez vous donc fait, ma ch�re,
du m�daillon que d'ordinaire j'ai d'habitude ici
e voir attach� par un ruban noir?

PAMELA
Ce portrait...

MILORD
Yes, ce m�daillon.

PAMELA
Il est ailleurs.

MILORD
O� donc o� est?

PAMELA
Allons, Milord, allons dormir!
D�j� le sommeil vous r�clame; pour un �poux, ah!
quel plaisir! ah! quel plaisir de bien dormir!

ZERLINE
Apr�s un an de mariage, etc.

PAMELA
Apr�s un an de mariage, etc.

MILORD
Apr�s un an de mariage, etc.

Zerline qui a pris un bougeoir et l'oreiller, entre, en les �changeant,
dans la chambre � gauche. Milord et sa famme la suivent, la chambre reste dans l'obscurit�. Au moment o� ils sortent, le marquis parait au haut de l'escalier � droite.


parl�

LE MARQUIS
seul, entrant myst�rieusement
Ils vont tous retirer dans leurs appartements,
et personne ne m'a vu monter cet escalier. Orientons-nous.
Voil� sans doute la porte du corridor qui conduit chez l'Anglais.
Pas d'autre issue, notre proie ne peut nous �chapper.
Allons, le signal convenu. Et si on m'entendait!
Qui n'importe! ...On chante jour et nuit en Italie.


N� 9 - Barcarolle

DIAVOLO
Agn�s la jouvencelle, aussi jeune que belle, un soir � sa tourelle,
ainsi chantait tout h�las: la nuit cachera tes pas,
on ne te verra pas la nuit cachera tes pas, et je suis scale h�las!
c'est ma voix qui t'appelle, ami, n'entends tu pas?
L'instant est si prosp�re, nulle �toile n'�claire ta marche solitaire.
Pourquoi ne viens-tu pas?
Le jour, ma grande-m�re h�las! est toujours sur nos pas.
Mais ma grande-m�re l� bas dort apr�s son repas!
L'instant est si prosp�re, ami, n'entends-tu pas?
Ami, emends ma voix.

A la fin du couplet Beppo et Giacomo paraissent � la crois�e du fond
parl�

LE MARQUIS
Entrez sans bruit!

BEPPO
Nous voici exacts au rendez vous.

LE MARQUIS
Silence! Milord et Milady viennent d'entrer dans leur chambre.
Ils ne sont pas encore endormis,
il y a quelqu'un qui ne va pas tarder � sortire�

GIACOMO
Zerline?

ZERLINE
en dehors de la porte � gauche
Bonsoir! Milord; il ne vous faut plus rien?

LE MARQUIS
On vient...
leur montrant la porte � droite
Dans ce cabinet...derri�re ces rideaux...

Ils entrent tous les trois dans le cabinet � droite dont ils referment la porte. Les pr�c�dents, cach�s, Zerline entre tenant un bougeoir. Le th��tre redevient �clair�

ZERLINE
posant son bougeoir sur la table, pr�s du lit
Gr�ce au ciel, voil� chez nous tout le monde endormi,
et je ne suis pas f�ch�e d'en faire autant...
Demain matin Lorenzo reviendra,
il demandera ma main � mon p�re qui ne pourra la lui refuser;
car il est riche...
Il a dix mille francs!
les tirant de son corcet
Les voil�...
Le compte y est-il?
Oui, vraiment.
Ils passeront la nuit' � c�t� de moi, sous mon chevet.
Zerline va chercher la table qui est � cot� du lit et sur laquelle est un miroir en pupitre
Et demain, � cette heure- ci, peut �tre que je serai la femme de Lorenzo...

Sur la ritournelle de l'air suivant, elle s'assied pr�s de la table et commence sa toilette de nuit; elle d�tache son collier, ses boucles d'oreilles et les rubans de sa coiffure


N� 10 - Air et Sc�ne

ZERLINE
Oui, c'est demain, oui, c'est demain qu'enfin l'on nous marie.
C'est demain, c'est demain qu'il recevra ma main.
Que mon �me est ravie, c'est demain qu'on nous marie.
Oui, c�est demain, oui, c'est demain.
Nous ferons bien meilleur m�nage que cette Anglaise et son �poux,
Car Lorenzo n'est pas volage et ne sera jamais jaloux.
Aye, aye, je n'y prends pas garde et je me pique.

BEPPO
Elle est jolie ainsi, je ne parle pas, je regarde.

DIAVOLO
Va t'en! C'est moi qui dois tout observer ici.

ZERLINE
Je suis s�re de mon mari. En sa femme il a confiance.
Aussi pour moi queue esp�rance. Oui, c'est demain, etc.
Pour moi je n'ai pas l'�l�gance ni les attraits de Milady.
Pourtant Lorenzo quand j'y pense n'est pas � plaindre, Dieu merci!
Oui, voil� pour une servante, une taille qui n'est pas mal, oui!
Oui, j'en suis assez contente, vraiment, vraiment, �a n'est pas mal,
Je crois qu'on en voit de plus mal!

DIAVOLO, BEPPO, GIACOMO
Ah! ah! ctest original!

ZERLINE
Je crois qu'on vient de rire. Est-ce la chambre de Milord?
Non, il ne rit jamais, je n'entends rien, il dort.
Que mon �me est ravie, c'est demain qu'on nous marie.
Oui, c'est demain, oui c'est demain! Allons, allons il faut dormir.

DIAVOLO, BEPPO, GIACOMO
C'est heureux!

ZERLINE
Allons, allons! O Vi�rge sainte en qui j'ai foi, veillez sur lui, veillez sur moi.
Bonsoir mon ami, bonsoir mon mari!
O Vi�rge sainte en qui j'ai foi, priez pour lui, priez pour moi.

DIAVOLO
Que le silence guide nos pas, Que la vengeance arme nos bras.

BEPPO, GIACOMO
Que le silence guide nos pas, Que la vengeance arme nos bras.

GIACOMO
Elle dort.

BEPPO
Entrons chez Milord.

DIAVOLO
Du myst�re.

GIACOMO
Je sais comment le faire faire.

DIAVOLO, BEPPO, GIACOMO
Qui, la prudence veut son tr�pas
Que la vengeance arme nos bras.

GIACOMO
Marchons!

BEPPO
Et cette jeune fille que le bruit pourrait �veiller, � son secours peut appeler.

DIAVOLO
Beppo par la prudence brille.

GIACOMO
Que faire?

BEPPO
Commen�ons par elle.

GIACOMO
� Diavolo
Le voux tu?

DIAVOLO
Ah, c'est dommage.

BEPPO
Qu'ai-je entendu?
Le Capitaine y met de la d�licatesse.

DIAVOLO
Moi! Faquin, pour quoi me prends-tu?
Tiens, frappe et point de faiblesse!

DIAVOLO, BEPPO, GIACOMO
Oui, la prudence, etc.

ZERLINE
r�p�tant sa pri�re en s'endormant
O Vi�rge sainte, etc.

GIACOMO
Il n'importe! Frappe!

DIAVOLO
Allons, n'h�site pas!

On entend frapper � la porte en bas � gauche

DIAVOLO, BEPPO, GIACOMO
C'est en dehors, c'est � la grande porte, que veut dire ce bruit?

bruit redouble

ZERLINE
Quoi, d�j� m'�veiller!
Qui frappe de la sorte au milieu de la nuit?

CH�UR DE CARABINIERS
Qu'on se r�veille en cette auberge, voici de braves cavaliers!
Ouvrez vite, qu'on les h�berge, car ce vent les carabiniers!

BEPPO
tremblant
Des carabiniers. Capitaine!

DIAVOLO
froidement
As-tu donc peur?

BEPPO
Qui les ram�ne?

LORENZO
Zerline, Zerline, �coute moi, c'est ton ami qui revient pr�s de toi.

ZERLINE
C'est Lorenzo! C'est Lorenzo!

DIAVOLO, BEPPO, GIACOMO
Que la prudence guide nos pas, faisons silence. ne nous montrons pas.

Zerline, Loranzo entrant par la porte � droite, puis Milord
parl�

ZERLINE
apercevant Lorenzo, et s'enveloppant vivement dans le rideau du lit
Ah! mon Dieu! c'est d�j� vous

LORENZO
Ma Zerline. pardonne moi.

MILORD
entrant en apercevant Lorenzo
C'est vous la brigadier...
D'o� venait ce bruit, et qui ramenait vous ainsi?

LORENZO
De bonnes nouvelles! je crois que maitre Diavolo
ne peut nous �chapper mais auparavant j'ai voulu faire prendre � mes soldats
quelques heures de repos, car ils ont march� toute la nuit et meurent de faim.

MILORD
Et moi, messi� le brigadier,
je allais retrouver Milady qui �tait capable pour mourir de frayeur...
On entend dans le cabient � droite le bruit d'une chaise qu'on reverse

MILORD
effray�
Hein! avez-vous entendu?

LE MARQUIS
bas � Beppo dans le cabinet
Maladroit!

LORENZO
C'est sans doute Milady ou sa femme de chambre.

MILORD
No, elle n'est pas de ce c�t�, il n'y avait personne.

LORENZO
toujours assis
Vous croyez?

BEPPO
Nous sommes perdus.


N� 11 - Finale

Milord veut rentrer dans sa chambre: Pam�la s'attach� � ses pas et l'arr�te. Lorenzo qui veut s'�lancer dans l'escalier � droite, est retenu par Zerline qui le conjure encore de l'�couter. Beppo et Giacomo en trouvent la porte du cabinet pour sortir. Le marquis �tend la main vers eux et leur fait signe d'attendre encore. Le rideau s'ouvre.

MILORD
N'�tait-il pas prudent de reconnaitre ce que se passe l�-bas?

LORENZO
On peut voir.

MILORD
Yes, voyez

BEPPO
C'est fait de nous.

DIAVOLO
Peut �tre laissez moi faire et ne vous montrez pas!

LORENZO, MILORD
Ah! grand Dieu!

DIAVOLO
Du silence!

MILORD
C'est Messi� le Marquis.

LORENZO
Ce seigneur qu'hier soir j'ai vu dans ce logis?

DIAVOLO
Lui-m�me.

LORENZO
vivement et � haute voix
Qui l'am�ne � cette heure?

DIAVOLO
� demi voix
Silence!
J'ai d'importants motifs pour cacher ma pr�sence.

LORENZO
Quels sont ils?

DIAVOLO
feignant l'embarras
Je ne peut dire en ce moment.
Si c'�tait par exemple, un rendez vous galant.
En votre honneur je mets ma confiance.

LORENZO, MILORD
O ciel, achevez!

DIAVOLO
Eh bien oui!
Je l'avoue entre nous, soyez discret, c'�tait un rendez vous.
� part
Je ris au fond de l'ame ou trouble o� je les vois.
Le courroux qui s'enflamme est un plaisir pour moi.

LORENZO
Quel soup�on dans mon �me se glisse avec effroi.
Le courroux qui m'enflamme �clate malgr� moi.

MILORD
� part
Quel soup�on dans mon �me se glisse avec effroi.
Si c'�tait pour ma femme,
Ah! j'en tremble d'effroi!

BEPPO, GIACOMO
L'espoir rentre en mon �me, j'en sortirai, je crois.
Le courroux qui m'enflamme a banni mon effroi.

MILORD
Peut on savoir au moins, la nuit � la sourdine, pour qui vous venez ici?

LORENZO
d'un air mena�ant
Est ce pour Zerline?

MILORD
Est ce pour Milady?

DIAVOLO
Qu'importe! De quel droit m'interroger ainsi?
De mes secrets ne suis-je pas le maitre?

LORENZO, MILORD
Pour laquelle des deux?

DIAVOLO
Pour toutes deux peut �tre.

LORENZO, MILORD
Monsieur, Monsieur, sur ce douce outrageant,
vous vous expliquerez ici m�me � l'instant.

DIAVOLO
� part, avec joie
De tous mes ennemis enfin j'aurai vengeance.
� part, � Milord
Pour vous-meme, Milord, ne faites pas de bruit.
De Milady, c'est vrai, les charmes m'ont s�duit,
et ce portrait charmant, gage de sa constance�

MILORD
Ah! God dam, nous verrons.

DIAVOLO
froidement et � voix basse
Quand vous voudrez.
Suffit!
Je voulais � ses yeux d�rober ton offense
Mais tu l'exiges.
Oui, j'�tais l�, je venais pour Zerline.

LORENZO
Grand Dieu!

DIAVOLO
Tu comprends, je suppose.

LORENZO
�tre trahi par elle, et je le souffrirais!
Courons!

DIAVOLO
Je n'entends point qu'un tel aveu l'expose.

LORENZO
Vous la d�fendez!

DIAVOLO
Oui, pour elle, point d'�clat!

LORENZO
avec une fureur concentr�e
Quand un grand ne craint pas d'outrager un soldat, s'il a du c�ur�

DIAVOLO
J'entends, tant�t, seul � sept heures, aux rochers noirs�

LORENZO
C'est dit!

DIAVOLO
...il n'en reviendra pas.
Mes compagnons dans ces sombres demoures,
de mes braves sur lui vengeront le tr�pas.

LORENZO
O fureur, � vengeance! elle a pu me trahir.
Apr�s son inconstance, je n'ai plus qu'� mourir.

MILORD
O fureur, � vengeance! elle a pu me trahir.
Gardons bien le silence, mais sachons la punir.

DIAVOLO
O bonheur, � vengeance! je vais donc r�ussir.
O bonheur, � vengeance! tout va me r�ussir.
Je punts qui m'offense. Ah! pour mod, quel plaisir!

BEPPO, GIACOMO
O bonheur, � vengeance! il s'en tire � ravir.
Attendons en silence le moment de sortir.

PAMELA
Dans cette auberge, quel tapage!
� Milord
Vous pouvez pas me rassurer.

ZERLINE
Venez, j'ai fait tout pr�parer. Pourquoi donc ce sombre nuage?

LORENZO, MILORD
La perfide!

PAMELA
tendrement
Mon cher �poux!

MILORD
Laissez moi je voulais me s�parer de vous.

PAMELA
Pourquoi donc?

MILORD
Je voulais�

ZERLINE
Lorenzo, qu'avez vous?

LORENZO
Laissez moi, perfide. laissez moi.

ZERLINE, PAMELA
�tonn�es
Je n'y puis croire encore, quel est done ce myst�re?

LORENZO
Pour vous, pour votre honneur, je consens � me faire.

ZERLINE
Que dit-il?

LORENZO
Mais partez!

ZERLINE
Lorenzo!

LORENZO
Laissez moi!

ZERLINE
Ecoutez!

LORENZO
Je ne puis. Je vous rends votre foi.
bas au Marquis
Ce matin. aux rochers noirs.

DIAVOLO
C'est dit. comptez sur moi.

ZERLINE
C'est fait de moi.

LORENZO
Comptez sur moi.

MILORD
� sa famme
Non, laissez-moi.

PAMELA
a part
Mais qu'avait il donc contre moi?

ZERLINE
Voil� donc sa constance, il ose me trahir.
Pour moi, plus d'esp�rance, je n'ai plus qu'� mourir.

PAMELA
Le d�pit, la vengeance � moi se font sentir.
Milord de son offense pourra se repentlr.

DIAVOLO
O bonheur, � vengeance je vais done r�ussir.
O bonheur, � vengeance, tout va me r�ussir.
Je punts qui m'offense, ah! pour moi quel plaisir!

LORENZO
O fureur, � vengeance, elle a pu me trahir.
Apr�s son inconstance, je n'ai plus qu'� mourir.

MILORD
O fureur, � vengeance, elle a pu me trahir.
Gardons bien le silence, mais sachons la punir.

BEPPO, GIACOMO
O bonheur, � vengeance, il s'en tire � ravir.
Attendons en silence le moment de sortir.


Entracte


ACTE III

Le th��tre repr�sente un riant paysage d'Italie; � gauche des spechteurs, une porte de l'auberge, et devant, un bouquet d'arbres, � droite, une table et un banc de pierre et, derri�re un bosquet; au fond, une montagne et plusuieurs sentiers pour y arriver. Au sommet de la montagne, un hermitage avec un clocher.


N� 12 - R�citatif et Air

DIAVOLO
J'ai revu nos amis.
Tout s'appr�te en silence pour seconder ma vengeance
et pour combler tous mes voeux.
Est-il un destin plus heureux?
Je vois marcher sous ma banni�re des gens de coeur, de vrais amis.
J'ai pour sujets et tributaires des voyageurs de tous pays.
Aucun d'eux ne m'�chappe
Je leur commande en rod.
Je vois marcher, etc.
On m'annonce un banquier de l'or, de l'or, de l'or.
L� c'est un grand seigneur, de l'or, de l'or, de l'or.
C'est un fournisseur: que justice soit faite de l'or,
de l'or, bien plus encore.
L�, c'est un pauvre p�lerin:
Je suis sans or, Je suis sans pain.
En voici, camarade, et poursuis ton chemin.
L�, c'est une jeune fillette;
comme elle tremble, la pauvrette:
par charit�, laissez-moi, je vous prie.
Ah! ah! ah! ah!
Par charit�, ne m'�tez pas la vie.
Ah! ah! ah! ah!
Gr�ce, Monseigneur le brigand, je ne suis qu'une pauvre enfant.
Nous ne demandons rien aux beDes I'usage est de les �pargner.
Mais toujours nous recevons d'eDes ce que leur c0eur veut nous donner.
Ah! quel plaisir et quel enchantement, le bel �tat que celui de brigand.
Mais, mais dans cet �tat charmant,
il faut nous h�ter, le temps presse,
il faut se h�ter de jouir le sort qui nous caresse demain
pourra nous trahir quand des p�rils de toutes esp�ces
semblent toujours nous menacer.
Et plaisirs et richesses, il faut gaiement tout d�penser.
Ah! le bel �tat, aussi puissant qu'un potentat.
Comme eux, j'ai des droits et moi m�me je les per�ois.
Je prends, j'emm�ne, je ravis et les femmes et les maris.
J'ai fait battre souvent leur coeur, l'un d'amour, l'autre de frayeur.
L'un en tremblant dit: Monseigneur, et l'autre dit: cher voleur.
Il faut nous h�ter, etc.

parl�

DIAVOLO
Oui, tout mon plan est arr�t�, et j'esp�re que cette fois
Messire Lorenzo ne pourra plus le d�ranger...
Il est jaloux...il est brave...il ira au rendez vous.
jouant
J'ai donn� ma procuration � mes compagnons qui l'attendent,
et qui se font toujours une f�te de mettre du plomb
dans la t�te d'un brigadier romain...Oui...si j'ai bonne m�moire,
le p�re de Zerline, revient ce matin pour la noce;
et pendant qu'ils seront tous � la chapelle,
� moi les billets de banque de Milord, ses bijoux,
et jusqu'� Milady. Je lui dois cela...
je l'inviterai � venir passer quelque temps avec nous � la montagne...
�coutant
On vient!...
Tirant des tabletes
Ayons recours au messager convenu.
Montrant un des arbres du bosquet � droite
Le creux de cet arbre...� Beppo et Giacomo...
deux mots qu'eux seuls pourront comprendre.

Il d�chire la feuille de ses tablettes, la ploie, la jette dans l'arbre et s'�loigne par la droite. Math�o, Francesco, paysans et paysannes, paraissant au haut de la rnontagne. Ils ont tous des feuillages � leur coiffure.


N� 13 - Sc�ne et Ch�ur

CH�UR
C'est grande f�te, c'est grande f�te, c'est aujourd'hui P�ques fleuri.
Gar�ons fillettes, gar�ons fillettes, c'est aujourd'hui P�ques fleuri.
Gar�ons fillettes, gar�ons fillettes,
vite qu'on mette de verts rameaux � vos chapeaux.
Voici ce jour si joli, voici ce jour si joli!

GIACOMO
Paresseux, viendras tu?

BEPPO
C'est bien le moins qu'on prenne une heure de sommeil.

GIACOMO
Et si le Capitaine nous attendait? Eh! mais voici tout le hameau!

BEPPO
Eh! oui, c'est jour de f�te, et cependant, regarde,
tu n'as pas seulement un buds � ton chapeau.
Veux tu donc nous porter malheur?

GIACOMO
Le ciel m'en garde.
D�s longtemps pour son z�le on conna�t Giacomo.

CH�UR
C'est grande f�te, etc.

MATH�O
Est-il un plus beau jour pour entrer en m�nage.
Mon gendre, avant d'offrir vos voeux
et votre hommage � Notre Dame des Rameaux,
faisons comme eux la pri�re d'usage.

CH�UR
O sainte Vi�rge des Rameaux ecoute aujourd'hui nos pri�res
veille toujours sur nos chaumi�res prot�ge toujours nos travaux.

MATH�O
Conserve � ma tendresse l'enfant que je ch�ris.

CH�UR DE GAR�ONS
Donne nous la richesse.

CH�UR DE FILLES
Donne nous des maris.

CH�UR DE GAR�ONS ET FILLES
O sainte Vi�rge des Rameaux, etc. C'est grande f�te, etc.

parl�

GIACOMO
Ils s'�loignent�
regardant par les sentiers du fond qui sont � droite et � gauche
Vois-tu le Capitaine?

BEPPO
s'asseyant sur le banc � droite
Non...il est peut �tre d�j� part).

GIACOMO
Il a dit que nous trouverions ses instructions
dans le creux de l'arbre. pr�s de la treille.

BEPPO
se retournant et mettant son bras dans l'arbre
C'est ici..., un papier et de son �criture! Lis toi-m�me.

GIACOMO
lisant
"D�s que l'amoureux de la petite sera parti pour le rendez vous
o� nos braves l'attendent, les carabiniers pour leur exp�dition contre nous,
et les gens de l'auberge pour la noce,
vous m'en avertirez en sonnant la cloche de l'ermitage.
Je viendrai alors avec quelques braves,
et me charge de Milord et de Milady. Attendez moi!"

BEPPO
C'est clair. Il n'y a qu'une chose qui m'embarrasse! Attaquer
ce Milord un dimanche! un jour de f�te!

GIACOMO
Si c'�tait un Chr�tien...mais un Anglais!
Cela doit nous porter bonheur pour le reste de l'ann�e.
Mais tiens, voici l'amoureux...
Le brigadier Lorenzo...qui vient de ce c�t�...il est triste...il soupire...

BEPPO
Il fait bien de se d�p�cher car s'il va au rendez-vous que lui pr�pare le Capitaine,
il n'aura pas longtemps � soupirer�

Ils s'�loignent par le sentier � droite qui est derri�re la treille


N� 14 - Romance

LORENZO
I
Pour tonjours, toujours, disait elle, je suis � toi;
le sort peut bien t'�tre infid�le, mais non pas � moi.
Et d�j� la perfide adore un autre amant.
Et je ne puis le croire encore, je l'aimais tant, je l'aimais tant!

II
Allons, que l'honneur seul me guide, je veux la fuir,
je veux oublier la perfide et puis mourir.
Oui, je la hais, oui, je l'abhorre, et cependant je ne puis l'oublier encore.
je l'aimais tant, je l'aimais tant, je ne puis l'oublier encore.

parl�

LORENZO
Qu'ai-je dit? moi? d�shonorer celle que j'ai aim�e, la perdre � jamais!
Non, qu'elle se marie...qu'elle soit heureuse si elle peut l'�tre...
Elle n'entendra de moi ni plaintes, ni reproches!!
Voici bient�t l'heure du rendez vous...j'irai...j'irai me faire tuer pour elle,
ce sera ma seule vengeance.

Lorenzo, Math�o, Zerline, sortent de l'auberge � gauche. Math�o va et vient pendant toute la sc�ne suivante. Durant ce temps, Zerline s'est approch�e de Lorenzo, qui est dans le coin a droite

ZERLINE
timidement
Lorenzo, c'est moi qui vous cherche. Voici mon p�re de retour.

LORENZO
C'est bien.

ZERLINE
Dans une heure, je vais �tre � un autre si vous ne parlez pas,
si vous ne daignez pas m'expliquer votre �trange conduite.

MATH�O
� la table � gauche
Qu'est-ce que tu fais donc, au lieu de venir m'aider?

ZERLINE
allant � lui tout en regardant Lorenzo
Me voici, mon p�re.

Les pr�c�dents, Beppo et Giacomo entrent par la droite

BEPPO
s'asseyant pr�s de la table � droite sous la treille
D'ici nous pouvons tout surveiller.

ZERLINE
qui s'est approch�e de Lorenzo
Lorenzo, dites-moi la v�rit�! Qu'avez vous contre moi?...
Qu'avez vous � me reprocher?...

BEPPO, GIACOMO
frappant sur la table
Allons, la fille...voil� du vin.


N� 15 - Finale

CH�UR DE SOLDATS
Allons, allons, mon Capitaine, allons, allons, il faut partir,
Voici le jour qui nous ram�ne et les combats et le plaisir.

MATH�O
Quoi! D�j� vous mettre en campagne!

CH�UR DE SOLDATS
Allons, allons, il faut partir, allons, allons, mon Capitaine
D�s longtemps, l'aurore a paru, sept heures vont bient�t sonner.

Les soldats d�filent devant lui et commencent � gravir la montagne, Math� vient prendre la main de Zerline, et lui montre la noce qui se dispose aussi � partir. En ce moment, Zerline voit Lorenzo qui s'�loigne, et hors d'elle-m�me, elle s'�lance au milieu du th��tre. Pendant ce temps, l'orchestre continue et on entend toujours un roulement lointain de tambours. La musique reprend.

LORENZO
Sept heures?
� part
qu'ai-je entendu?
aux soldats
Nous partons.
� un sous officier, � part
Ecoute, au pied de la montagne,
un quart d'heure tu m'attendras,
et si je ne reparais pas,
� ma place commande et dirige leur z�le.

MATH�O
Quoi. seul dans ces rochers?

LORENZO
C'est l'honneur qui m'appelle.

BEPPO
� part
C'est � la mort qu'il va courir.

GIACOMO
Enfin, enfin, il va partir.

ZERLINE
Je ne puis le laisser partir, il faut...

CH�UR DE PAYSANS
Allons, allons, jeunes fillettes, allons, allons, il faut partir.
Le tambourin et les musettes annoncent l'instant du plaisir.

CH�UR DE SOLDATS
Allons, allons, mon Capitaine allons, allons, il faut partir
Voici le jour qui nous ram�ne et les combats et les plaisirs.

MATH�O
Allons, allons, enfants, votre bonheur commence.
Dans un instant il recevra ta foi.

ZERLINE
Tout est fini pour moi, plus d'esp�rance.
Ah! Lorenzo, de gr�ce, �coutez moi
Qu'ai-je donc fait, achevez!

LORENZO
Perfide!
Imprudente, songez � cet amant
que cette nuit j'ai vu non loin de vous cach�.

ZERLINE
Qu'ai-je entendu?
De surprise et d'horreur, je suis toute tremblante.

BEPPO
Partent-ils?

GIACOMO
Dans l'instant.

ZERLINE
O myst�re infernal.

BEPPO
appelant
Voil�, du vin!
Eh! mais, vois donc,
c'est la jeune fillette qui fut hier soir si longue � sa toilette.

GIACOMO
Et qui se trouve si bien faite. Il t'en souvient?

BEPPO
Oui, c'est original!
riant
oui, voil� pour une servante une taille qui n'est pas mal.

GIACOMO
Oui, oui, j'en suis assez contente.
Vraiment, vraiment, ce n'est pas mal.

ZERLINE
�tonn�e
Qu'entends-je?

BEPPO
Je crois, je crois qu'on en voit de plus mal.

GIACOMO, BEPPO
Je crois, je crois qu'on en voit de plus mal.

ZERLINE
Qu'ont-ils dit? Quel est donc ce myst�re infernal?

CH�UR DE PAYSANS
Allons, allons, jeunes fillettes, allons, allons, il faut partir.

LORENZO
aux soldats
parl�
Portez armes! en avant, marche!

CH�UR DE PAYSANS
Le tambourin et les musettes�
Allons, allons, mon Capitaine, allons, allons, il faut partir.
Oui, c'est l'honneur qui nous appelle�

ZERLINE
Arr�tez, arr�tez tous, �coutez moi.

TOUS
Qu'a-t elle donc?

parl�

ZERLINE
regardant Lorenzo qui est redescendu pr�s d'elle
J'ignore qui a fait na�tre les soup�ons auxquels je suis en butte,
et je cherche en vain � me les expliquer;
mais je sais qu'hier soir j'�tais seule dans ma chambre
avec force et regardant Lorenzo
oui, seule!
Je pensais � des personnel qui me sont ch�res et
je me rappelle avoir prof�r� tout haut des paroles
que Dieu seul a d� entendre,
et cependant on vient de les r�p�ter tout � l'heure pr�s de moi.

LORENZO
Et qui donc?

ZERLINE
montrant Beppo et Giacomo
Ces deux hommes que je ne connais pas...
Ils �taient donc pr�s de moi!...cette nuit!...� mon but!...

LORENZO
Dans quel but? dans quelle intention? Il faut le savoir.

La musique reprend

PAMELA, LORENZO, MILORD, MATH�O et CH�UR
Grands Dieux!

LORENZO
Qu'on s'assure de tous les deux!

CH�UR DE SOLDATS
Il a raison le Capitaine.
Saisissez-les!
Saisissons-les!

LORENZO
Seraient-ce ces bandits que poursuivent nos armes?
Toi qui connais leur chef et dois nous le livrer regarde bien
et parle sans alarmes: est ce l'un d'eux?

FRANCESCO
Non!

BEPPO, GIACOMO
� part
Nous pouvons respirer.

LORENZO
Ils ne m'en sont pas moins suspects.

UN SOLDAT
Voici des armes un billet donc sur eux on vient de s'emparer.

LORENZO
Lisons!
Lisant une partie de la lettre � voix basse et le reste tout haut
parl�
D�s que les carabiniers et les gens de la noce seront partis,
vous m'en avertirez en sonnant la cloche de l'ermitage;
je viendrai alors avec quelques braves,
et je me charge de Milord et de Milady.

Reprise de la musique

PAMELA, LORENZO, MILORD, MATH�O, CH�URS
Grands Dieux!

PAMELA
C'est un complot contre nous deux.
� Lorenzo
Que veut dire ceci?

LORENZO
Nous la saurons.

MILORD
� Milady
Tu tremble pour toi.

PAMELA
Pour vous.

MILORD
Non, pour tous deux; que l'amour...

PAMELA
...ou du moins que la peur nous rassemble.

LORENZO
� un soldat
Ainsi que je l'ai dit, va, dispose les tous!
� un autre soldat, lui montrant Giacomo
Toi, monte � l'ermitage avec lui.
S'il r�siste, qu'� l'instant m�me il tombe sous tes coupe.
Vous, mes amis, cachez vous vite derri�re ces buissons �pais
� Beppo
pour toi, reste seul ici,
reste et si pour nous trahir tu fais le moindre geste, songe que je suis l�, tu m'entends?

BEPPO
Que trop bien!

LORENZO
parl�
Paix!

CH�UR DES PAYSANS
Dieu puissant je t'implore, seconde son destin.

ZERLINE
Vient-il quelqu'un?

LORENZO
Non, pas encore.

BEPPO
� part
Puisse-t-il rester en chemin!

CH�UR DES PAYSANS
Dieu puissant, etc.

MATH�O
Quelqu'un s'avance.

LORENZO
Garde � vous, du silence!

DIAVOLO
Beppo!

LORENZO
Ne bouge pas.

DIAVOLO
Sommes nous seins ici et peut on s'avancer sans crainte?

LORENZO
� voix baser, � Beppo
R�ponds oui.

BEPPO
tremblant
Oui.

LORENZO
Plus haut!

BEPPO
Oui, oui, Capitaine.

DIAVOLO
C'est le plaisir qui me ram�ne, c'est la fortune qui m'attend.

MILORD
Joliment, joliment.

FRANCESCO
C'est Diavolo.

LORENZO
Qu'as-tu dit?

FRANCESCO
Je l'atteste.

MILORD
C'est le Marquis.

PAMELA
O m�prise funeste, ce Seigneur�

MILORD
N'�tait rien qu'un brigand

DIAVOLO
Tu vois, Beppo, que le ciel nous prot�ge enfin.
Milord et sa femme et son or sont � nous.

LORENZO, MILORD
Pas encore!

CH�UR DES PAYSANS
Victoire! Victoire! Victoire!

ZERLINE, PAMELA, LORENZO, MILORD
Grand Dieu, je te rends gr�ce,
c'est par ton pouvoir protecteur que renaissent
dans mon creur la paix et le bonheur.
D�s que l'orage passe, gaiement chante le matelot
et se rassurant bient�t chacun en ce hameau sans crainte,
en son foyer paisible dira ce nom terrible:
Diavolo! Diavolo! Diavolo!

ZERLINE, PAMELA, LORENZO, MILORD, MATH�O et CH�URS
Diavolo. Victoire!
Ils sont tomb�s sous ses / leurs / nos coups!